Savoir-faire et excellence

Saison après saison, le petit écran vocifère l’évidence : oui, la France a un incroyable talent. Et pas qu’un peu ! Partout dans ses strates, au coeur de ses territoires, brillent des richesses culturelles, artistiques et sportives parfois ignorées, à tout le moins insoupçonnées. La Vienne est à son image. Et que dire de son patrimoine entrepreneurial ? De toutes ces femmes, de tous ces hommes qui, au nom d’une passion inoculée par l’expérience, d’un savoir-faire hérité des ancêtres, d’un amour inaltérable pour le beau et le bon, le durable et l’exceptionnel, font de leur métier des creusets d’exception. De l’excellence un art.

Dans les règles de l’art

L’artisanat ne s’y trompe pas qui accorde justement à ces « métiers d’art » une place à part dans son giron. Au soir de 2023, elles seraient très exactement 316, ces TPE de l’excellence, à s’honorer de ce titre de reconnaissance dans notre département. 316 structures passées au crible de l’audit, de l’examen scrupuleux, du cahier des charges drastique et finalement « certifiées conformes ».

« Relèvent des métiers d’art, stipule l’Institut national du même nom (INMA), les personnes physiques et les dirigeants sociaux des personnes morales qui exercent, à titre principal ou secondaire, une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique. »

En Vienne, ces entreprises, très souvent unipersonnelles, représentent une partie seulement des 198 métiers et 83 spécialités répertoriés par l’INMA. « Nous avons des groupes d’activités majoritaires, tels que les céramistes, les ébénistes ou les sculpteurs, éclaire Frédéric PHEMOLLANT, référent « métiers d’arts »

à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Vienne. Certaines autres sont en revanche uniques dans ce classement distinctif. C’est par exemple le cas des Jours d’Angles ou des Etains de Guesnes pour le travail de l’étain. »

Au nom du patrimoine

Organisme certificateur pour l’artisanat, l’INMA est également, depuis quatre ans, organe de contrôle et de validation des dossiers de candidatures au titre d’Entreprise du Patrimoine Vivant, label créé en 2005 par l’État pour reconnaître l’excellence d’entreprises françaises artisanales et industrielles aux savoir-faire d’exception.

La sélection, effectuée après examen et avis de l’INMA, mais aussi de personnalités qualifiées dans le domaine d’activité ciblé, est elle-même un gage d’excellence. « Les critères retenus sont précis et variés, souligne Anne-Sophie BELLICAUD, assistante création reprise d’entreprise et référente EPV à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vienne. Ils portent prioritairement sur la détention par l’entreprise d’un patrimoine économique spécifique, celle d’un savoir-faire rare reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité et, enfin, sur la reconnaissance d’une implantation géographique reconnue, d’une notoriété avérée ou l’exercice d’une démarche éprouvée de responsabilité sociétale. »

A ce jour, seules neuf PME locales (voir p. 16), sur plus de cent cinquante répertoriées à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, ont passé avec succès l’écueil de l’exigeante procédure d’attribution de cette certification, renouvelable tous les cinq ans. Une neuvième, l’entreprise Duvivier d’Usson-du-Poitou, est en phase de renouvellement. « C’est peu, reconnaît Anne-Sophie BELLICAUD, et d’autant plus regrettable que de nombreuses entreprises déclinent des savoir-faire uniques, qui mériteraient une plus grande mise en lumière. Nous pouvons les aider, les accompagner dans le montage de leur dossier et l’obtention de cette distinction de qualité que l’on sait par expérience capable d’ouvrir de nouveaux marchés, de nouvelles perspectives d’évolution. »

Le message est lancé. Et si demain se préparait aujourd’hui ?

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