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Dossiers
Jan 7, 2025
Voilà plus de cent ans que Saft fabrique des batteries, plus de quarante qu’elle a pris le virage du « tout industriel » et s’est imposée en vitrine de l’excellence à la française. Sur terre comme dans les airs, en mer comme dans l’espace, ses technologies d’avant-garde font plus que jamais référence.
Elle est née sur les braises encore ardentes de la Grande Guerre, sous le nom de « Société des Accumulateurs Fixes et de Traction ». Cent-six ans de progrès, de recherche et de développement plus tard, Saft siège au panthéon des plus beaux fleurons industriels de la Nation. De Paris en Aquitaine, comme à l’horizon du monde (plus de 4 000 salariés dans dix-neuf pays), la marque entretient la flamme d’un savoir-faire unique, dans la conception et la fabrication de batteries et accumulateurs électriques de très haute performance. Le bâtiment et le transport, le médical comme les télécommunications s’arrachent ses mérites (…), l’aviation, le spatial et la défense eux-mêmes la comptent parmi leurs partenaires de référence. « Chez nous, on parle moins d’ASD que d’ADP, pour Aérospatiale, Défense & Performance », éclaire David REULIER, directeur de la division éponyme à Poitiers. Un site où l’activité des 650 collaborateurs présents se partage entre l’ADP et la division « CSE » (Connected Smart Energy), creuset de production de batteries lithium primaire et lithium-ion aux applications multiples. « Lorsqu’on parle de Saft et de l’aéronautique, de Saft et de l’espace, de Saft et de l’Armée, on parle de coopérations actives et de liens f idèles, insiste David REULIER. Saft, c’est par exemple 80% de parts de marché pour l’aide au démarrage et l’alimentation d‘urgence dans l’aviation civile. »
“L’objet de notre quête, c’est de faire toujours plus petit, toujours plus solide et toujours plus résistant aux assauts du temps.”
Saft, c’est aussi une activité de haut vol dans le domaine spatial, notamment les projets de lancement de satellites, pour lesquels elle est l’une des structures expertes les plus sollicitées au monde. « Comme ce fut le cas, dernièrement, avec le lanceur léger européen Vega, illustre le directeur de l’ADP. Actuellement, ce ne sont pas moins de 1 200 satellites Saft qui peuplent l’espace. » La clé du succès pour l’entreprise centenaire ? Une adaptabilité de tous les instants aux exigences d’un marché en pleine (r)évolution. « L’objet de notre quête, poursuit David REULIER, c’est de faire toujours plus petit, toujours plus solide et toujours plus résistant aux assauts du temps. Pour y parvenir, une obsession : le sur-mesure, le cas par cas. » Dix ans en orbite basse, quinze ans en orbite haute : les batteries Saft battent sans cesse des records de longévité. Plus de deux cents projets en orbite géostationnaire avec la technologie Saft lithium-ion ont déjà fait la preuve d’une durabilité exemplaire. « Ce niveau de performance, insiste M. REULIER, nous n’aurions jamais pu l’atteindre sans l’acharnement de nos équipes à anticiper les altérations potentiellement subies par le produit, à prévoir la manière dont il va vieillir et se dégrader. C’est un paramètre que nous maîtrisons et dont nous sommes fiers. »
La Défense d’attaque
Dernier pilier de l’ADP, la Défense nourrit également la réflexion et les axes de recherche des techniciens maison. Spécialiste mondial des batteries multi-technologies à usage militaire, Saft est le seul fabricant à proposer des systèmes batteries lithium primaires et rechargeables et des technologies spécifiques à base d’argent entièrement intégrées. Ses compétences sont uniques pour l’équipement d’armes, de systèmes de communication, de camps de base, de véhicules… « Tout l’enjeu de nos productions, explique David REULIER, c’est d’être capable de maintenir une efficience opérationnelle sur la durée, en cherchant toujours à s’améliorer et à prévoir. » Pour continuer d’assurer à la Défense nationale la souveraineté dont elle s’honore.
Ou la part des achats effectués dans la Vienne par Saft Poitiers, pour ses activités de production et de services. Elle « consomme » pour 25% en Nouvelle-Aquitaine, pour 80% en France.
Le spatial est un secteur en pleine mutation. Les industriels, Saft en tête, doivent s’adapter. « On lance moins de satellites géostationnaires aujourd’hui qu’hier, explique David REULIER. Prime est désormais accordée aux constellations, des trains de plusieurs centaines voire plusieurs milliers de satellites interconnectés placés en orbite basse, par exemple pour des recherches d’exoplanètes ou de la lutte contre le réchauffement climatique. » S’ils sont moins nombreux, ces projets sont aussi, par définition, plus « conséquents ». « Et de fait plus gourmands en énergie, en temps et en argent », assume le directeur de la division ADP. Ce qui entraîne une réorganisation de la production et en modifie en partie le modèle économique.
