Poitiers TTACC à la table des grands

Poitiers TTACC à la table des grands

En devenant championne de France de Pro A en 2018, l’équipe professionnelle féminine du Poitiers TTACC a écrit l’une des plus belles pages de l’histoire du sport départemental. Plus que jamais, le club coprésidé par Philippe Lion et Jérôme Quessette maintient intacte la flamme de l’exemplarité.

Voilà dix-sept ans que ces hautes ambitions sont gravées dans le marbre de ses exigences. Né, en 2006, de la fusion des clubs de l’ASPTT, du CEP et de Fontaine-Vouneuil, le Poitiers TTACC a grandi avec l’espoir de fréquenter, le plus assidûment possible, les plus hautes sphères de l’élite nationale féminine. Challenge relevé !

Avec un titre de championne de France N1 décroché en 2011, deux de Pro B acquis en 2012 et 2015 et le graal d’un sacre au sommet, atteint en 2018, la figure de proue du « ping » picto-charentais fait flotter haut l’étendard de l’excellence.

Fidèle au poste depuis les débuts, et bien en amont, puisqu’il présida aux destinées de l’ex-ASPTT dès 1991, Philippe LION apprécie à sa juste mesure le tour de force réalisé. « Le pari du professionnalisme n’était pas facile à tenir et il ne l’est toujours pas. Avec toutes les sollicitations qui sont celles des joueuses internationales, les compétitions en sélection et les tournois de qualification aux JO notamment, il est très difficile de gérer un groupe de haut niveau. Tous les clubs sont confrontés à ces difficultés, tout à la fois pour trouver des dates auxquelles tous leurs éléments sont simultanément disponibles et pour financer déplacements et hébergement. »

En la matière, le TTACC n’échappe guère au lot commun, qui veut que ses troupes proviennent d’horizons multiples et ne soient pas facilement « mobilisables » sur Poitiers. Il en est ainsi de la chef de file emblématique de l’équipe, Jian Nan Yuan, sextuple championne de France individuelle, n°18 mondiale, n°2 française, qui est toujours par monts et par vaux, avec l’équipe de France et les tournois pré-olympiques.

Objectif maintien

L’autre « ancienne », Andrea Todorovic, n°169, arrivée l’an passé, est internationale serbe et vise elle aussi Paris 2024. Quant aux recrues, elles sont également étrangères, suédoise pour Filippa Bergand, venue compenser le départ d’Océane Guisnel, espagnole pour Sara Ramirez-Bermudez, chargée de faire oublier le retrait des terrains de Yuan Zheng. « A l’intersaison, nous avons renouvelé 50% de notre effectif, ce qui, au passage, explique sans doute le manque de cohésion des sept premiers matchs de championnat, tous perdus, poursuit Philippe LION. Entre les voyages répétés et l’absence de temps d’adaptation pour les nouvelles, la mayonnaise a eu un peu de mal à prendre. »

Avec l’expérience, le TTACC a toutefois appris à faire fi de soubresauts des calendriers international et national pour mieux aller de l’avant. A l’heure où s’écrivaient ces lignes, le groupe entraîné par Laure LE MALLET s’apprêtait à enchaîner deux journées de Pro A début décembre. De quoi y voir plus clair sur ses capacités à relever le gant. « Nous avions l’objectif d’accrocher les play-offs, mais les débuts n’ont pas été à la hauteur de nos attentes, reconnaît le co-président. Si la sixième place est accessible, nous ne nous en priverons pas. A défaut, il faudra se battre avec tout notre coeur pour ne pas descendre. » Un écueil que le club a connu par deux fois au cours des dix-sept dernières années, mais auquel il n’est nullement décidé à se résoudre.

Jeunes aujourd’hui, champions demain ?

Descendus à une centaine de licenciés pendant la période Covid, les effectifs du TTACC ont doublé la saison passée (201), repositionnant le club dans la hiérarchie des locomotives de Nouvelle-Aquitaine. Derrière la vitrine professionnelle, sévissent, entre autres, une deuxième équipe féminine et pas moins de huit formations masculines. La plus haut classée ferraille en Pré-Nationale et n’a d’autre ambition que de retrouver la N3 dès la fin de la première phase, en décembre, pourquoi pas la N2 au printemps.

Le TTACC compte également beaucoup de jeunes dans ses rangs. Nouveauté de la dernière rentrée scolaire : il a créé, en collaboration avec le lycée Isaac de l’Etoile, une sorte de section « sports études », baptisée « groupe performance », au sein duquel s’aguerrissent à ce jour six talents en devenir.

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