Le MMA, en tenue de gala

D’aucuns le jugent violent, beaucoup le méconnaissent, une majorité grandissante commencent à en apprécier la pluralité. Le MMA divise, séduit ou agace, mais ne laisse jamais indifférent. Pour la YOH-FOX Académie de Poitiers, il est un socle d’apprentissage couvé de leur attention par plus de quatre cents adhérents. Pas mal de novices, mais aussi une poignée de professionnels aguerris, comme les trois à avoir combattu lors de l’Hexagone MMA de mars dernier à l’Arena Futuroscope : le 70kg Mohamed ROUZIQ et les deux 77kg, Axel NOBOU, déjà à l’œuvre au même rendez-vous en 2023, et Mikhaïl BAYRAM. « Ce dernier a déjà une belle carrière avec de grands promoteurs internationaux comme les Cage Warriors en Angleterre et les UAE Warriors à Abu Dhabi. » L’homme qui parle s’appelle Yohann RUELLE et n’est autre que le fondateur de l’académie. C’était en 2017. Originaire d’Angers, cet ancien judoka d’excellent niveau a écumé de nombreux dojos à Nantes, Poitiers ou La Rochelle, avant de vivre ses premières émotions de pratiquant de MMA du côté de Châtelaillon. Pari gagnant, puisqu’en 2014, Yoh’ a intégré la première équipe de France de la discipline et disputé avec elle les championnats du monde à Las Vegas. « Une sacrée expérience qui m’a donné l’envie de m’intéresser de plus près à ce sport et aux méthodes d’entraînement, notamment celles en vogue au Canada et aux Etats-Unis. »

« Chez nous, tout le monde a sa place. »

D’une patiente immersion dans les salles d’outre-Atlantique, le gaillard a ramené quelques certitudes. La première, essentielle : que des salles comme la sienne, aménagée sur 720m2 en lieu et place des anciens établissements Lacroix, au Grand-Large, se devaient d’ouvrir un maximum de créneaux aux pratiquants, tout au long d’une même journée et d’une même semaine. Et de proposer une présence régulière des encadrants. Yohann est donc accompagné dans sa tâche par un second professeur, en la personne de Bastien PETIT, lui-même combattant professionnel, auréolé, par le passé, de trois participations aux « Monde » amateurs. À la YOH-FOX Académie, des créneaux extralarges, donc, et point de barrière sociale. Ni lutte des classes, ni discrimination de sexes. « Chez nous, tout le monde a sa place, martèle le boss. Les boxeurs d’anglaise, mais aussi les danseurs et les adeptes du yoga. Nous avons des profs pour eux. Et pour ce qui est du MMA, nous avons même des professionnelles féminines. » Une à ce jour pour être honnête : Laurane MAAMAR. Une deuxième suivra sans doute le mouvement rapidement. Son nom ? RUELLE. Lola de son prénom, fille de Yohann. 18 ans au compteur de la vie et déjà, dans sa vitrine aux trophées, un titre de championne du monde amateur tout récemment acquis -c’était en décembre- à Bangkok. Bon sang ne saurait mentir, la relève est déjà assurée.